Retour sur une matinée d'animation menée à l'école Bressoux - de Gaulle dans le cadre du projet Diversity Power.
Nous sommes un lundi matin, le 6 février. Une fois n'est pas coutume, Benoît, animateur C-paje, est accompagné par Valou, qui remplace Shirley pour l'animation du jour à l'école communale fondamentale Bressoux - de Gaulle. Les écoliers de primaire de la classe de Madame Justine participent cette année au projet d'animation Diversity Power, centré sur la thématique de la Méditerranée, sur les enjeux de la migration et sur l’importance des droits des personnes migrantes. Pour bien lancer la matinée, les animateurs ont prévu un brise-glace, qui consiste à se positionner (soit "j'aime", soit "j'aime pas") sur un sujet donné. On se place tous en arc de cercle, et si l'on est d'accord avec la proposition énoncée, on avance d'un pas. Une élève se lance : "j'aime les chats !". L'immense majorité des écoliers avance d'un pas. "Je n'aime pas les tomates !", enchaîne un camarade de classe. Quelques-uns ont les mêmes goûts culinaires. "Je n'aime pas l'injustice", poursuit un autre élève. Tout le monde, sans exception, est d'accord avec lui.
Après une telle unanimité, il est temps de passer à la suite. On enchaîne avec un questionnaire, où chacun revient sur son parcours de vie, son origine culturelle, ses traditions familiales. Les jeunes doivent d'abord former des duos, pour se présenter à l'autre. Puis, face au grand groupe, chaque écolier est invité à présenter l'autre membre de son binôme. Ce n'est pas un exercice facile de parler devant tout le monde de quelqu'un d'autre que de soi, mais, au fil des présentations, les jeunes se découvrent des liens et des histoires communes, mais aussi des différences, des parcours de vie variés. De quoi être inspiré quant à la réflexion suivante, concernant la suite à donner au projet d'animation. Mais que va-t-on faire comme fanzine final ? Quelle forme prendra-t-il ? À qui sera-t-il adressé ? Quelle(s) histoire(s) racontera-t-il ? Les idées fusent, se rencontrent, fusionnent. Au final, une piste semble doucement se dégager : "on a envie de réaliser un fanzine qui raconte aux autres enfants la réalité vécue par les personnes migrantes", résume l'une des élèves.
Pour terminer la matinée après tous ces échanges, les animateurs ont prévu une animation créative qui parle d'un autre sujet, mais en gardant néanmoins un lien avec la thématique du projet. Nombre d'espèces animales, à l'instar des êtres humains, vivent et se déplacent dans tout le bassin méditerranéen. C'est le cas de trois espèces de tortues marines (caouanne, verte et luth), qui, avec un accès toujours plus difficile à leurs lieux de ponte (des plages vierges de toute activité humaine), souffrent en outre de la pollution, du développement du tourisme, de la pêche intensive et, bien sûr, du réchauffement climatique. Alors, pour rendre hommage à ces grandes voyageuses, les écoliers prennent chacun un feutre de couleur, et commencent à dessiner sur une tortue cartonnée, puis la redépose après quelques secondes dans la mer au centre de la table, avant de continuer à dessiner sur une autre tortue entamée par un camarade de classe. Après quelques minutes, des dizaines de tortues, parées de mille couleurs, toutes différentes les unes des autres, peuplent les mers de la classe. Peut-être qu'un jour, la mer Méditerranée sera tout aussi grouillante de tortues colorées, et ne constituera plus une frontière mortifère pour les êtres humains qui peuplent ses contours.