Retour sur le processus de création du fanzine par les élèves de l'Institut Saint-Joseph dans le cadre du projet d'animation Diversity Power.
Lundi 30 janvier à l'Institut Saint-Joseph de Visé. Une matinée glaciale en plein cœur de l'hiver. Il est aux alentours de 9h du matin, le soleil vient à peine de se lever. Le contexte n'est pas vraiment idéal pour se sentir motivé, ni pour les élèves, ni pour les professeurs ou les animateurs. Même la classe qui accueille l'animation du jour, encore froide au sortir du week-end, n'offre pas un cadre très stimulant. Pourtant, il va en falloir de l'énergie en cette matinée, car l'idée du jour est d'avancer dans le processus de création du fanzine.
Un fanzine me diriez-vous ? Hé oui ! Cette année, les élèves de 4e professionnelle bois et électricité de l'Institut prennent part au projet d'animation Diversity Power. Ce dernier vise à amplifier les capacités des jeunes à être des acteurs du dialogue interculturel et de la lutte contre le racisme. Au travers d’ateliers de réflexion, d’expression et de créativité, l’idée est de donner lieu à la réalisation par les jeunes de créations collectives porteuses de messages et diffusées dans l’espace public. Cette création collective, elle prend la forme d'un fanzine, réalisé donc par les élèves. La thématique porte sur la Méditerranée, aire de métissage. Sont ainsi évoqués par les jeunes les enjeux de la migration, la richesse des échanges interculturels et l’importance des droits des personnes en matière de migration.
Alors, pour motiver les troupes, Laurie, animatrice de l'équipe permanente C-paje qui est seule à animer ce jour là, met toute son énergie dans la balance. Après le brise-glace, place à la première activité du jour, qui demande à la fois de la force et de la précision : terminer la conception des cadres qui permettront de réaliser par la suite la sérigraphie des fanzines. Les cadres en bois ayant déjà été réalisé par les élèves, il faut maintenant agrafer le tissu de manière à ce qu'il soit parfaitement lisse, pour permettre une sérigraphie de qualité.
Cette opération est plus complexe et difficile qu'elle en a l'air. Il faut une bonne coordination entre ceux qui tiennent le cadre, le tissu et l'agrafeuse. Il faut mettre assez de force dans le geste, qui doit également être précis. "Mais on s'en sort bien, hein monsieur ?" me demande un des élèves. Je dois reconnaître que oui. Le travail effectué par les jeunes est soigné. La motivation et l'énergie sont là.
Un autre élève me tend alors les différents étapes de travail du fanzine qui ont été réalisées lors des précédentes animations. "Réaliser nous-mêmes notre fanzine, c'est une fierté", sourit-il. Les créations que je découvre alors s'avèrent être un foisonnement d'idées, d'histoires, de dessins, de parcours de vie. Les jeunes sont particulièrement marqués et choqués par "la misère dans les camps de réfugiés". "Ils vivent des choses très dures", souligne l'élève, "alors que ce sont simplement des familles qui cherchent à vivre tranquillement".
La matinée s'achève tout doucement, il est temps pour nous de plier bagage. "Hé monsieur, vous partez déjà ? Vous revenez semaine prochaine, j'espère" me lance Cal'. La réponse, à contre-cœur, est négative. Car la semaine suivante, c'est dans une autre école que je dois me rendre, pour d'autres aventures Diversity Power à lire... la semaine prochaine !