Ne me libère pas, je m’en charge

Ne me libère pas, je m’en charge

Un dimanche soir de février, Laura a été voir, à la Courte Échelle, une amie jouer un cabaret-théâtre au nom plutôt évocateur «  Ne me libère pas, je m’en charge ». Sur l’affiche : des petites culottes qui sèchent sur un fil avec un fond rouge sang ! Ça promettait du lourd.


C’est sans langue de bois, sans en faire trop et avec du culot que quatre comédiennes talentueuses et un pianiste au top nous emmènent en chansons vivre des histoires de femmes (connues ou inconnues, peu importe)... L’écho à nos propres expériences, à celle de cette nana qu’on connaît, à nos mères, à nos sœurs, à nos filles…était trop fort pour vous dire qu’on a parlé de l’histoire d’une femme.

Assis dans le noir, dans une mise en scène sobre et efficace, le spectacle commence par l’histoire de cette femme qui reçoit de son homme des fleurs ou des baignes ou les deux… Pour elle, l’un ne va pas sans l’autre… Une scène qui donnait à voir la complexité des situations d’emprises et de violences conjugales avec beaucoup de justesse et de respect. Un sujet presque tabou dans notre société qu’on aborde peu ou pas parce qu’on a peur probablement de stigmatiser quelqu’un, d’accuser à tort et puis « tous les hommes ne sont pas des agresseurs potentiels »… Avec le procès de Mazan, dans l’actualité médiatique depuis des semaines, faudrait peut-être prendre ses couilles en main et poser le sujet des violences dans le couple sur la table ; qu’elles soient psychologiques, physiques, sexuelles, elles existent et pour espérer faire bouger les lignes va falloir déjà commencer par oser en parler.

« Elle aurait dû y aller.
Elle aurait dû le faire, crois-moi.
On a tous dit : ah c’est dommage, c’est peut-être la dernière fois »

C’est sur ses paroles de Big Flo et Oli que la première scène se termine pour laisser place à la deuxième.

Après l’orage : le rire, la danse, les chants… Un ascenseur émotionnel comme on les aime avec de la nuance, du rythme et beaucoup d’authenticité. On perçoit l’humain derrière le comédien et c’est avec beaucoup d’émotions que se succèdent les thématiques qui touchent aux femmes auxquelles spectateurs et artistes ne peuvent rester indifférents… (Harcèlement de rue, hypersexualisation, éducation…).

Un gars sur scène ! Un choix judicieux qui fait de ce sujet un problème qui nous concerne tous (homme et femme) et qui illustre bien le statut d’allié (« Ne me libère pas, je m’en charge ! Mais je suis plus forte avec toi à mes côtés). Simplement pour que la lutte pour l’égalité des sexes ne soit plus la cause des femmes, mais la cause où on a tous à y gagner (à quelques-uns près).

Ce spectacle impertinent est proposé par la troupe des ainsi-soient-elles (compagnie des Aquabonistes). D’autres représentations sont à venir. La prochaine en province de Liège : le samedi 17 mai au Centre culturel d’Amay. Réservez vite votre place !

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Actualité rédigée par
Laura ROUMA

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