"Libres d'aller où on veut, comme les oiseaux"

Rencontre avec le premier groupe d'élèves de l'école primaire Don Bosco qui participent cette année au projet Diversity Power.

Lundi 22 mars, un début d'après-midi ensoleillé en ce début de printemps. Je suis à la trace Valou et Benoît, animateurs C-paje, ainsi que Jordan, stagiaire, pour ne pas perdre mon chemin. Nous sommes dans le dédale des couloirs de l'école fondamentale libre Don Bosco, basée rue des Wallons à Liège, en route pour la classe d'un des deux groupes d'écoliers qui prennent part à notre projet d'animation Diversity Power. Une fois arrivés à bon port, nous sommes accueillis par les jeunes, qui débordent d'énergie aujourd'hui. Cela tombe bien, car il y a du pain sur la planche ! Les élèves, répartis en trois sous-groupes, vont en effet entamer le travail de création de leur stop motion. Découverte de cette technique, élaboration d'un scénario, d'un story-board, des premiers éléments de décors... Un programme qui laisse la part belle à l'imagination et à la créativité.

Première étape, choisir la thématique que l'on va aborder. Les groupes se mettent assez rapidement d'accord entre eux, et choisissent trois sujets qu'ils souhaitent évoquer dans leur création. Un stop motion parlera de racisme, le second de migration et le troisième de la guerre.

Mais il faut encore accorder ses violons quant à l'histoire que l'on va raconter.

Dans le premier groupe, les jeunes partent sur l'idée de personnages avec des têtes de différentes formes. Rondes, carrées, rectangulaires, en étoile... Le scénario permettra de montrer qu'il est "tout à fait possible de s'entendre, malgré le fait que l'on soit différents", précisent les écoliers.

Au sein du second groupe, les débats sont un peu plus enflammés. Les élèves partent sur un scénario mettant en scène des oiseaux, allégorie de la migration, et sont d'accord sur le fait qu'il est important de permettre à toutes et tous de pouvoir se déplacer librement. Mais si certains veulent raconter l'histoire d'oiseaux "qui sont mal accueillis, parce qu'ils viennent d'ailleurs, comme ça se passe malheureusement dans la vraie vie", l'autre moitié du groupe souhaite une fin heureuse à l'histoire, car il est important de montrer que "l'on est tous libres d'aller où on veut, comme les oiseaux".

Au sein du troisième groupe, les idées de scénario fusent. Raconter la guerre, oui, mais comment, sous quel angle ? Les élèves s'accordent pour raconter "les malheurs d'une famille, victime d'un bombardement aérien sur une zone peuplée de civils", indiquent-ils. Ils dessinent alors des maisons, des visages d'enfants et parents effrayés, des avions, des bombes... Une perspective qui leur semble paradoxalement à la fois lointaine et proche, étrangère et familière.

Une sirène retentit. Ce n'est pas la guerre comme dans le stop motion, c'est simplement la fin des cours, il est déjà temps de nous quitter. En une après-midi, les enfants ont bien avancé dans le processus de création. Des histoires qui raconteront la vision des jeunes sur le monde régi par les adultes, pas toujours plus sages qu'eux, semble-t-il.