Sonia, enseignante à l’école spécialisée la Buissonnière à Seraing, est revenue vers nous après un premier projet d’animation dans son école pour convenir d’un nouveau projet, cette fois musical. À la veille de la sortie de la deuxième édition du Journal de bord des animations, j’en profite pour revenir avec elle sur notre première collaboration.
En 2018 nous avions rentré ensemble un dossier à la Cellule Culture-Enseignement pour financer notre projet de fresque monumental sur la thématique des fruits et légumes des quatre saisons. Le but ? À la fois égayer la cour de récré et aborder une thématique fondamentale pour l’école et les élèves dans une approche créative, le tout en permettant aux élèves d’expérimenter des techniques artistiques qu’ils ne connaissaient pas.
En bref ? Du goût, de la couleur, de la joie et la grande fierté de voir sa création exposée en grand dans sa cour de récré !
- Pourquoi aviez-vous choisi un projet fresque ?
Quand on rentre dans la cour de notre école, on fait face à un mur gris, sinistre. Ce n’est pas très accueillant pour les élèves. Faire une fresque nous semblait être un moyen d’égayer la cour, de faire participer les élèves de manière transversal au travers des classes, mais aussi de mobiliser l’équipe éducative. Au moment où on a monté le dossier, il y avait aussi un projet lié au potager, raison pour laquelle on s’est décidé à travailler la thématique des quatre saisons. On voulait créer une continuité. Depuis, le projet potager n’a pas perduré, mais la fresque reste le témoin de cette préoccupation « verte ».
- Comment les animations et leur résultat, la fresque, ont-ils été accueillis par les élèves ?
Les élèves étaient enthousiastes les jours où ils savaient qu’il y aurait une animation. Ils avaient leur petit moment de liberté. Et puis on avait la chance d’avoir un local dédié aux arts plastiques donc il y avait un changement de lieu qui rendait concret la parenthèse dans la journée. Par contre, nous avons placé la fresque assez tard, les enfants ne l’ont pas vue avant novembre ou décembre. C’est un délai trop long. On devait l’inaugurer lors de la fête du potager mais puisque ce projet a tourné court, il n’y a pas eu de célébration finalement. C’est le petit regret. La prochaine fois, on veillera à marquer le coup !
- Comment les animations se sont-elles organisés, concrètement ?
On avait l’avantage d’avoir un local dédié à ces animations, un horaire avait été établi avec les collègues et les animateurs. Le principe était de travailler avec 2 classes par jour. Les animations duraient deux heures, un peu moins pour les plus petits. Tout s’est passé de manière très fluide.
- As-tu pu voir un effet sur les élèves durant le projet et/ou après ?
Mes élèves étaient fiers de reconnaître leur travail. Il étaient vraiment content d’avoir un espace de créativité, pour voir la thématique sous un autre angle. On a, pas exemple, transformé les légumes en nain de jardin. C’était drôle , ça leur a beaucoup plu! On ne l’aurait pas fait en classe. On a pu éveiller leur curiosité, parler des fruits et légumes en sortant des sentiers battus. Ils étaient surpris par la proposition des animateurs, ça les a amusé et a, sans doute, participé à l’ouverture de leur cadre de pensée
- Comment ça s’est passé avec les animateurs ?
Je les ai trouvés très professionnels, très respectueux des enfants. On a travaillé avec différentes classes de maturité et chaque classe avait des animations pensées à sa portée. On travaillait, bien sûr, mais avec une autre approche un ton joyeux, léger.
- Nous avions travaillé sur base d’un dossier Culture-Enseignement, peux-tu expliquer la démarche ?
C-paje prend en charge le montage du dossier et crée les animations. C’est vachement bien rôdé. Il faut quand même un prof dans l’établissement pour l’aspect de coordination avec l’équipe éducative qui fait partie du projet, mais ça ouvre des portes, ça met une autre dynamique. Il y a toujours un petit stress : « le dossier sera-t-il accepté ? » Mais par rapport au résultat, les démarches qui nous sont demandées sont vraiment minimes.