Rencontre avec Bastien Martin, le nouveau coordinateur de Camera-etc.

En plein festival Anima, nous avons rencontré le nouveau coordinateur de Camera-etc., Bastien Martin, histoire de lui présenter nos missions mais aussi de faire un peu mieux connaissance. L’occasion de refaire le point sur une structure affiliée de longue date.

Pour nous, dont le travail est l’animation d’enfants et de jeunes, Camera-etc. évoque des animations d’élèves en école, des stages pour les enfants et les jeunes pendant les vacances scolaires ou encore des ateliers collectifs pour les adultes, toujours dans le but de créer des films et de sensibiliser au cinéma d’animation. Bref, nous pensons à Camera-etc. au travers de ses missions de CEC. Mais Camera-etc. est aussi un atelier de production reconnu par la Fédération Wallonie-Bruxelles. C’est donc assez logiquement que, lorsqu’il a fallu se choisir un nouveau coordinateur, la structure s’est tournée vers un profil ayant déjà roulé sa bosse dans le milieu du cinéma.

« Jusqu’il y a peu, je connaissais moins la partie « auteurs » de Camera-etc. Pour moi, c’était avant tout la création de films avec les enfants et les adultes – j’avais d’ailleurs suivi, de manière très courte un stage chez eux il y a une dizaine d’années. Ce n’est qu’après que j’ai découvert le côté production de films d’auteurs. » confie Bastien. Après une formation en communication et en arts du spectacle, il s’est orienté vers un parcours où se mélange des postes relevant du socio-culturel et de la production cinématographique. Son « fait d’armes » le plus marquant est peut-être le film qu’il a réalisé sur le belge Raoul Servais, figure emblématique du cinéma d’animation et inventeur le de la Servaisgraphie. Nous, nous l’avions déjà croisé lors d’une commande d’animation photo par le Centre Culturel de Welkenraedt.

Lorsque nous lui demandons comment il voit la suite de Camera-etc., il déclare sans peine son amour pour le documentaire animé. « La question du documentaire animé n’est pas pleinement explorée à mon sens, même si on en a beaucoup parlé à une époque. Je pense qu’il y a quelque chose à faire de ce côté-là. L’exemple canonique c’est Valse avec Bachir, mais je pense aussi à L’Image Manquante, un film documentaire avec des petites poupées sur les massacres des Khmers Rouges. Le travail d’animation permet d’évoquer des choses très dures de manière plus imagée, moins frontale. »

Bastien voit aussi en Liège une terre de musique et souhaiterait développer des ponts entre le milieu musical et le cinéma d’animation. Des tendances qui se retrouveront dans les animations des enfants et des jeunes ?
« Je viens d’arriver, je dois prendre mes marques tout en faisant attention aux sensibilités artistiques des animateurs, mais ce sont de vraies envies de ma part. Sans oublier la réflexion à mener sur la place de notre approche « cinéma artisanal » dans le monde numérique d’aujourd’hui. »

Bref, Camera-etc. n’est pas près de lever le pied sur les défis à relever. Et si pour vous le cinéma d’animation est encore un monde inconnu, foncez sur leur site où leurs courts métrages d’animation sont à disposition. Le préféré de Bastien ? « Ah non tu ne peux pas me demander de choisir ! J’esquive : il se trouve quelque part sur notre site ; je laisse la surprise ! »

Bref, si le gris du ciel vous donne envie de vous absorber dans un monde imaginaire, n’oubliez pas leurs films d’animation : du comique au contemplatif, vous y trouverez votre compte, c'est promis.