« Profondeurs évanouies, enfouies, j’erre encore, dans les songes oubliés de nos nuits »

Retour sur la scène slam organisée par La Zone dans les locaux de l’Auberge Georges Simenon.

Nous sommes en plein quartier d’Outremeuse, à Liège, un mercredi soir de décembre. Devant les portes de l’Auberge Georges Simenon, c’est l’effervescence. Ce soir, un événement particulier s’y tient, dans le cadre du projet Liens. La MJ La Zone, basée à quelques centaines de mètres seulement. La MJ déménage le temps d’une soirée sa scène slam dans les murs de l’institution voisine. Direction la grande salle Ville de Liège pour découvrir la scène du soir, avec au programme deux représentations d’artistes invités, ONIRI et Melfiano, entrecoupés de sessions de micros de slam ouverts.

Les slameuses et slameurs s’enchaînent devant le public, toutes et tous avec leur parole, leur regard sur le monde, leur histoire, leur combat, leur témoignage… Les mots d’un père à son fils, les pensées d’une fourchette, l’histoire d’un juré au procès d’un homme qui a tué sa compagne, la cause féministe, les émotions, ressentis et questionnements autour de l’existence… Chaque participant au micro ouvert est libre de sa poésie. Certains récitent rapidement, d’autres prennent le temps de poser lentement mais sûrement chaque vers, chaque mot. Certains sont totalement à l’aise sur scène, d’autres le sont moins. Qu’importe : tout le monde s’exprime à sa manière et avec talent, partage son monde avec les autres. Le tout dans la bienveillance et sous les applaudissements.

Accompagné de ses musiciens sur scène, le rappeur Melfiano, originaire de Soignies, propose lui aussi au public de se plonger dans ses textes, direction son univers hip-hop engagé, mélancolique, et humoristique parfois. Avec une touche philosophique, également. « On devient ce que l’on pense, il y a des images dans ma tête », scande-t-il ainsi dans une de ses chansons.

Place ensuite à ONIRI, projet musical alternatif électro-pop porté par Zineb Benchemsi, auteure, compositrice, interprète et plasticienne liégeoise. Accompagnée par Laurent, Gaëtan et Daddycookiz (notre Jonathan maison), elle dévoile au public un spectacle artistique complet, à la fois musical, visuel et scénographique. Au cœur de la scène, un loup, totem d’ONIRI, prend vie grâce à la magie du mapping. On plonge dans cet univers onirique, bercés par les textes proposés par l’artiste : Quatorze, La Toile, Démons et Merveilles. Dans Fantôme, ONIRI conclut par ses mots : « Profondeurs évanouies, enfouies, j’erre encore, dans les songes oubliés de nos nuits »… Le public, lui aussi, erre alors dans son imaginaire, emporté loin des terres liégeoises glacées de ce début décembre. ONIRI, elle, nous emmène avec sa dernière chanson dans son village familial, au Maroc, au sein d’une nature, d’une maison, d’un cadre de vie qu’elle chérit tant. Un superbe morceau qui sera publié sur toutes les plateformes prochainement, et qu’on ne peut que vous recommander d’écouter et de partager !