Construction collective de savoirs au sein des équipes
La question des contenus et des savoirs partagés au sein même de notre équipe est récurrente au C-paje.
L’enjeu pour la conception et la mise en place de nos actions n’est pas mince. En effet, comment aborder des activités et des projets en absence d’un ancrage théorique et expérimental commun aux intervenants pédagogiques, sans verser dans une approche occupationnelle, simpliste ou binaire et sans être en contradiction avec nos ambitions d’un développement d’une culture coopérative et critique auprès de nos publics ?
Ce partage collectif de savoirs est aussi intéressant pour la cohésion des travailleurs, dans la mesure où il met en œuvre une coopération effective entre les personnes et démontre que chacun peut, non seulement s’emparer d’un écrit, mais en plus le relayer auprès des autres. Un outil d’éducation populaire existe pour cela, il se nomme l’arpentage. Il s'agit d'une méthode de lecture collective issue de la culture ouvrière d’enseignement mutuel, réutilisée par les praticiens de l’entraînement mental pendant la seconde guerre mondiale par des résistants, diffusée par Peuple et Culture1.
A l’occasion de la conception de notre prochain projet scolaire qui interrogera, avec des jeunes, les différentes dimensions du football, nous avons expérimenté cette technique en équipe pour découvrir ensemble quelques articles ayant pour objet le football (miroir social, esclavage du XXIè siècle, foot business, moyen de contestation…).
L’exercice a été assez concluant, au point que nous avons décidé d’intégrer des temps d’arpentage dans nos démarches de préparation et d’autoformation.
A noter qu’en prévision de cela, j’ai suivi une formation de 2 jours auprès de Peuple et Culture à Liège, ce qui m’a permis d’avoir une base facilement transmissible pour enclencher le mouvement avec mes collègues.
Pour en savoir plus :
1Carnet de bord « Animer des ateliers d’arpentage », Peuple et Culture, 2021