Une saison dans la nuit à l’Atelier Graffiti

Les hasards du calendrier sont parfois curieux… Alors que nous clôturons notre projet Mineurs ! nous nous rendons compte qu’Atelier Graffiti, CEC affilié chez nous, a également exploré la thématique de la mine durant ses stages de vacances. Hommage aux hasards et aux autres bonnes fortunes de l’existence.

Ce fut d’abord la nuit qui vint hanter la saison culturelle chez Graffiti. La nuit, avec tout ce qu'elle charrie d’imaginaire : de longues heures où les monstres surgissent des coins sombres, où seules les étoiles permettent encore de se repérer dans l’espace, la nuit et ses angoisses, ses insomnies créatrices.

En septembre 2020, le CEC s’est vu confier des archives de Blegny-Mine afin de les exploiter de manière artistique. Ni une, ni deux, la nuit sera donc charbonneuse chez Graffiti. Et c’est ainsi qu’en novembre, les 5-12 ans ont pu s’inscrire au stage « le peuple des galeries » et qu’en avril, ils se sont donnés le mot d’ordre « Animons la mine ».

Les animateurs ont emmené les enfants se balader dans les « montagnes » des liégeois, visiter la Maison des Terrils. Ils ont découvert les strates de terre qui s’empilent sous nos pieds comme autant de couches sous le glaçage d’un gros gâteau. Parfait pour aborder l’art abstrait. S’en sont suivi des dessins au fusain et des portraits de mineurs inspirés des cartes de pointages qui ancrent ces inconnus dans une histoire encore toute récente. Tiens, sur beaucoup, les mots « province belge » sont biffés ! C’est le nom d’une ville italienne qui vient indiquer la provenance du mineur. Et Omar ? D’où peut-il venir Omar ? De Tanger. Et comment vivaient ces mineurs ? Pourquoi sont-ils arrivés en Belgique ? Extraits documentaires et explications sont venus compléter ces documents déjà chargés en émotions.

La mine c’est aussi des machines, des plans, des chevaux souterrains. De l’activité qui ne s’arrête jamais, mais aussi des accidents. Et du noir partout, tout le temps. Une nuit éternelle.