Le Zet’ fait rugir les petits par temps de pandémie

Le Zet’ fait rugir les petits par temps de pandémie

Chaque année, le Centre culturel des Chiroux fait le pari de favoriser des pratiques artistiques dans les écoles, notamment grâce au projet Oz’arts et son attention particulière aux arts plastiques et à la danse.
Pandémie ou pas, les Chiroux n’abandonnent ni les professionnels de l’enfance, ni leurs petits élèves. Histoire d’un pas de deux avec le Zététique Théâtre.


Oz’arts est un projet transversal du Centre culturel des Chiroux, affilié au C-paje, qui s’adresse aux classes de maternelles. Parallèlement à ce projet, les enseignantes concernées et les futurs professionnels de la petite enfance de la Haute Ecole Jonfosse vivent aussi un projet de formation et de réflexion en lien avec les animations proposées aux enfants.

Le projet se construit autour d’un spectacle de danse et d’une exposition concernant l’univers d’un illustrateur jeunesse. Il se veut pluridisciplinaire et propose aux participants d’apprivoiser des pratiques artistiques en mettant à l’honneur la danse et les arts plastiques. Les enfants assistent donc à un spectacle et à une exposition et vivent des ateliers soit liés au spectacle, soit aux arts plastiques.

Cette année, c’est le spectacle « Qui Vive !» du Zététique Théâtre, lui aussi affilié au C-paje, qui est sélectionné. « Qui Vive ! » fait le pari d’interroger la part de « sauvage », d’impertinence que l’on a en chacun de nous. C’est aussi une histoire d’amitié, réelle ou imaginaire. Et si les mesures actuelles ne permettent pas une représentation en bonne et due forme, on espère offrir cette opportunité aux élèves au mois de mai 2021. En attendant, les danseuses, Melody et Ornella, se rendent quand même dans les classes pour faire danser les enfants de deuxième et troisième maternelles.

Leurs objectifs vont au-delà de l’accompagnement des enfants à un spectacle. Sourire presque planqué derrière leur masque, elles explorent avec eux les mouvements, l’interaction des corps. Qu’est-ce qu’ils se racontent quand ils se rencontrent ? Qu’est-ce qu’on s’autorise ? Qu’est-ce qui se passe quand on autorise notre part de sauvagerie, de spontanéité, à s’exprimer ? Des thématiques que l’on retrouve aussi sur le plateau de « Qui Vive ! ».

Si parfois la danse nous semble abstraite et peu accessible, c’est sans doute parce que nous nous réfugions dans le cérébral. On veut comprendre le spectacle et l’on oublie qu’il peut aussi être vécu et ressenti. Les petits n’ont pas encore élevé ces barrières, ils sont très réceptifs au travail de la danse et du non-verbal. Ces animations visent ainsi à instaurer un moment où les enfants peuvent apprivoiser leur confiance en eux et en leurs mouvements, leur rapport à la musique, le lâcher-prise, et, peut-être, arriver à un geste, un toucher conscient, attentionné.

Lors du premier confinement, dans le cadre d’un autre projet du Centre culturel, c’est une fois encore par la danse qu’Ornella a rétabli le lien avec les enfants des ateliers qu’elle animait dans une école du quartier Saint-Léonard. Alors que les ateliers étaient interrompus, l’enseignante et l’animatrice se sont concertées pour amener la danse et la musique aux enfants de l’école. « C’était trop bête, j’habite tout près de l’école, comme les enfants, et je les croisais en allant faire des courses. Avec l’enseignante, on a glissé des petits mots dans les boites aux lettres, on a mis la musique sur laquelle on dansait dans les ateliers et on a dansé ensemble dans la rue. », confie Ornella

La musique, la connivence des corps, les craintes et les sourires. Des petites victoires qui disent l’importance de partager en un temps, en un lieu, une même expérience, une coprésence si essentielle et pourtant abîmée en ces temps de distanciation des corps.

Et si la danse était une résistance ?

 

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Actualité rédigée par
Malvine Cambron

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